8/10R.O.D - Read Or Die

/ Critique - écrit par Kei, le 20/07/2005
Notre verdict : 8/10 - Lire ou mourir, il faut choisir. (Fiche technique)

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Quand classique rime avec originalité...

A Washington DC, un étrange individu détruit la Maison Blanche à coups d'éclairs qu'il produit avec ses mains en pensant qu'il s'agissait de la bibliothèque du Congrès. Un peu plus tard, une nuée d'insectes menée par un homme sur une sauterelle géante s'abat sur Tokyo dans le seul but d'arracher un livre des mains de Yomiko Readerman. Mais celle ci l'en empêche. Elle est alors emmenée par un ami, surnommé Joker, à la bibliothèque de Londres, où elle apprend que le premier individu était Gennai Hiraga (un génie universel du XVIII° siècle, connu pour avoir inventé une machine produisant de l'électricité par friction) et le deuxième Jean Henry Fabre, un biologiste français du XIX° siècle. Bien sur, ces deux personnes sont mortes. Mais Yomiko, alias The Paper, a en fait eu affaire à leurs clones "améliorés", dans le sens où leurs aptitudes intellectuelles ont été transformées en véritables pouvoirs.
Aidée de Drake, un militaire bougon, et de Miss Deep, une femme ayant la capacité de passer au travers des murs, Yomiko (qui tient son surnom de sa capacité à manipuler le papier à sa guise) va donc chercher quel est le but des Ijins, ces clones surnaturels.
Un scénario plutôt original donc, mais qui ne serait qu'une bonne idée sans suite si la réalisation technique et artistique ne suivait pas.
Heureusement, ce n'est pas le cas. L'animation est plus que correcte, mais sans fioriture, ce qui est assez cohérent dans un anime au fond assez classique (au sens premier du terme) : ce n'est pas tous les jours que
Flaubert et Machiavel sont cités dans un anime.

... et quand les stéréotypes n'en sont pas.

Le character design est par contre un peu décevant. Oh, rien de grave, mais on sent un peu trop la marque du shônen. Les personnages sont un peu trop stéréotypés (militaire au grand coeur, rat de bibliothèque...) et les femmes sont toutes dotées d'une poitrine à faire rêver Lara Croft. Mais cette petite déception est contrebalancée par la présence des Ijins, qui sont tous des personnages soit ayant existé, soit tirés des différentes cultures. J'ai déjà mentionné Fabre et Hiraga, mais on trouve aussi Beethoven (qui est au centre de l'intrigue), Genzo Sanzo (tiré du « voyage vers l'ouest ») ou encore Ikkyu, le moine excentrique.

Mais ce qui fait de bons personnages, ce n'est pas seulement leur apparence, c'est aussi leurs histoires, leur background, leurs personnalités. Et de ce coté, R.O.D c'est du grand art ! Il n'y a pas de personnages niais mais forts à qui l'on voudrait mettre des claques, ni de grande gueule faible (deux grands stéréotypes du shônen) : lorsque la situation l'exige, les personnages perdent l'insouciance qu'ils affichent parfois, et ils font preuve d'une véritable réflexion, évitant ainsi le traditionnel schéma du j'ai-fait-une-bêtise-sur-un-coup-de-tête-et-maintenant-il-va-falloir-s'en-sortir.
Mieux ! Il y a des scènes véritablement émouvantes dans cette série, ce qui est remarquable car on s'attache rarement autant aux personnages en 3 OAV.

Et cette émotion est servie par les musiques de Iwasaki Taku (OAV de Kenshin, L'autre monde, Witch Hunter Robin). On a parfois une impression de déjà entendu (certaines musiques sont vraiment très proches de celles de Kenshin) mais cela n'enlève rien à la qualité des musiques. Le compositeur s'essaye même ici au jazz et compose une musique de générique absolument formidable, qui, couplée aux images d'action d'ombres et aux dessins de dos de femmes nues, serait absolument parfaite pour un James Bond.

Car ce qui plaît, c'est aussi cette ambiance espionnage, mi James Bond, mi Chapeau Melon et Bottes de Cuir et ce fond de culture classique, mêlée à l'absurde omniprésent.

Et si vous voulez rester en compagnie de Yomiko, vous pouvez voir la série (R.O.D - Read Or Dream) qui est la suite de l'OAV et lire le manga qui est sa genèse.