5.5/10s-CRY-ed

/ Critique - écrit par juro, le 31/10/2005
Notre verdict : 5.5/10 - Larmes froides (Fiche technique)

Tags : cry video alter dvd kazuma holy episode

A vrai dire, une série dont les seuls arguments reposent sur des combats à base de superpouvoirs ne peut se prévaloir d'être un cador dans sa catégorie. Avec si peu de variétés dans le genre et un manque évident de qualités intrinsèques, s-CRY-ed est incomplet par rapport à ce qui était promis. Le scénario annoncé est simpliste, très typé shônen et un peu trop léger pour tenir sur la distance d'où une accumulation d'épisodes qui ne profitent pas véritablement à l'histoire. Heureusement, la série bénéficie de quelques touches particulières qui viennent redorer son blason.

« Je ne me ferai pas battre par une pastèque »

Le Japon a été scindé en deux depuis un grand tremblement de terre d'origine inconnue. La plus petite des îles se nomme désormais la Terre Perdue et est devenu le lieu de multiplications de phénomènes inexpliqués. Les insulaires naissent avec d'étranges pouvoirs nommés Alters mais les dégâts occasionnés obligent une organisation gouvernementale à intervenir pour les contrôler. Cette organisation, l'HOLD, et sa branche armée, l'HOLY, s'interposent par les mêmes moyens laissant derrière chaque bataille un monde en ruines. La bataille prend une proportion maximale lorsque les deux protagonistes adversaires les plus puissants de chaque camp décident de se livrer un duel à mort. Kazuma contre Ryuhô, prenez les paris...

A base de combats entre un membre du HOLY à Kazuma, le scénario en devient peu passionnant car répétitif et monté de toute pièce à tel point que l'ennui gagne rapidement le spectateur. Les personnages se sentent obligés de brailler leurs attaques avant de passer à l'action ou de créer des petites vannes d'avant combat pitoyables. Quelques touches d'humour viennent relever le niveau mais trop mollement pour marquer durablement un scénario qui ne cesse d'enfoncer les portes ouvertes. L'opposition entre les deux personnages principaux reste le fer de lance de l'anime mais seuls les épisodes où ils sont réunis mérite le coup d'oeil, le reste correspondant plus à du remplissage. L'accumulation des personnages rend la série indigeste, d'autant plus que la transparence caractérisant un nombre important d'entre eux ne les rend pas charismatiques pour un sou. Tout lecteur de shônen retrouvera les grosses ficelles qui font que l'oeuvre appartient au genre : comportements stéréotypés, bonne dose de testostérone déversé à travers coups et phrases acerbes, pleurs... Cris... Joie... Hip hip hip hourra suivi de déceptions et ainsi de suite...

Power. Max Power.

Outre ses personnages et son scénario redondant, s-CRY-ed s'illustre en mieux par sa réalisation correcte et sans fioritures mais très loin d'être exceptionnelle. Le chara design présente des traits sûrement un peu plus fins que la moyenne, la réalisation est bonne sans plus et les couleurs simples mais justes, l'animation est correcte sans atteindre des sommets. Rien ne ressort du lot excepté quelques personnages totalement absurdes comme Straight Cougar. L'ensemble des personnages est doté de pouvoirs ridicules (pastèques, script, bras bionique, marteau géant), la réflexion du spectateur à propos du fait de regarder l'anime au premier ou au second degré fait son chemin.

Au final, s-CRY-ed ne marque pas durablement les esprits par son trop grand manque de rigueur scénaristique et un manque de qualités évident pour en faire une série phare et intéressante. Pourtant l‘adaptation de l'idée originale était dû au groupe Hajime Yatate (Cowboy Bebop et Witch Hunter Robin entre autres) bien décevant pour le coup. On ne dira même pas dommage tellement le potentiel de départ de la série était banal mais juste que s-CRY-ed s'en tire honnêtement.