5/10Saint Seiya - les films

/ Critique - écrit par juro, le 02/03/2005
Notre verdict : 5/10 - Eris et La Légende de la Pomme d'Or (1987) (Fiche technique)

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Le manga : un best seller. L'anime : une des séries les plus diffusées à travers le monde. La suite logique de cette légende de la saga exploitant les mythologies européennes revenait à passer à l'étape supérieure, celle des films. Devant la grande popularité de la série de Kurumada, il fallait trouver des scenarii crédibles. Sans être toujours le cas, les films de Saint Seiya proposent de grandes différences entre eux. Se situant à différentes périodes du scénario principal, il est amusant de constater que les évolutions techniques n'altèrent pas un scénario quasi redondant, à savoir le sauvetage de Saori, dans la lignée de l'attaque du Sanctuaire. Ces cinq films sont aussi de durée variable, seuls les deux meilleurs atteignant l'heure et demie minimale, les autres pouvant plutôt être considérés comme des OAV de moyenne ou mauvaise qualité. Mais cinq histoires qui explorent encore un peu plus les mythologies grecques et nordiques. Avec pas mal de surprises et de nouveaux personnages, les chevaliers de bronze défient encore et toujours les dieux !

Des débuts pas divins

Les deux premiers films sont la réplique exacte l'un de l'autre au niveau technique en reprenant les mêmes éléments graphiques que ceux de la première saison. L'image n'est pas superbe, l'animation pas franchement d'actualité et le doublage français absolument pas calé sur les discours des personnages. De plus, les voix de certains personnages changeant d'un film à l'autre, l'impression d'avoir affaire à un travail d'amateur est parfois très limite. Côté réalisation, avec Araki et Himeno, c'est très basique car les moyens ne semblent pas avoir été très élevés au point que Eris et La Légende de la Pomme d'Or (Saint Seiya Gekijôban, avant l'attaque du Sanctuaire, 43 minutes) et La Bataille des Dieux (Kamigami no atsuki tatakai, avant Asgard, 43 minutes) sont presque des copier-coller à quelques exceptions près.

Cela en devient encore plus flagrant au niveau du scénario pratiquement identique d'un film à l'autre, et cela en sera de même pour le reste des films :
_ Athéna se fait enlever ou se livre à des ennemis sortis de nulle part,
_ Ces ennemis se révèlent être très balaises,
_ Leur chef se rapproche du rang de Dieu (demi-dieu, déesse, démon ou même dieu),
_ Les chevaliers de bronze vont leur rendre une petite visite pas courtoise du tout,
_ Ca va se fritter sec !
_ Des combats jusqu'à ce que mort s'ensuive,
_ Avec une entrée à la bourre mais remarquable de timing, Ikki vient prêter main forte à son frère,
_ Les sous-fifres battus, reste le chef !
_ Le chef est redoutable et les baffes qu'il colle font mal,
_ Les chevaliers de bronze sont mal en point et seul un événement exceptionnel peut les sauver,
_ Et paf ! D'une à trois armures d'or apparaissent bien heureusement et c'est reparti comme en 14 !
_ De redoutable, le chef devient un ennemi de pacotille,
_ La paix enfin... et accessoirement le sauvetage du monde.

Rondement menés, les scénarii ne proposent pas le moindre intérêt que de voir une fois de plus Seiya et ses compagnons en action face à un ennemi toujours plus fort. Les deux premiers ne revêtent vraiment aucun autre intérêt particulier que celui-ci mais une légère préférence va tout de même à La Bataille des Dieux pour un scénario un poil plus évolué. Dans le premier, les points forts sont l'affrontement avec les chevaliers fantômes et un morceau de harpe qui vaut son pesant de cacahouètes, le second présente les guerriers divins nordiques et une OST encore meilleure.

Une suite Caïn-caha

Les Guerriers d'Abel est le premier film de longue durée (Shinku no shônen Densetsu, avant Asgard, 74 minutes) et avec des moyens bien supérieurs aux précédents. Le résultat est à la hauteur des espérances avec une animation sans rapport avec ce qui avait été réalisé auparavant. Question scénario, voyez plus haut mais la durée permet de mieux préparer le lancement mais il est tellement préparé que les combats sont réduits au minimum syndical. La surprise vient de l'apparition de personnages ressuscités permettant de donner une alternative à la bataille chevalier de bronze/nouvel arrivant. A partir des Guerriers d'Abel, les chevaliers changent, ils ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes, Seiya vit avec un corps complètement cassé, le doute s'installe dans leurs têtes, une dimension psychologique toute relative s'insère un peu plus dans le scénario. Sans conteste, Abel reste le personnage le plus réussi parmi les films, son côté ‘brute douce' le rend charismatique, la folie progressive qui le gagne rend grandiose l'affrontement l'opposant à trois chevaliers de bronze. D'autant plus que l'OST exceptionnel magnifie le dénouement.

Lucifer : Le Dieu des Enfers (Saint Seiya Saishûseisen no senshitachi, après Poséidon, 45 minutes) est un pseudo-Hadès incroyablement raté. On se demande d'ailleurs pourquoi avoir fait appel à la religion catholique pour trouver le nouveau méchant. La raison est simple, la chute d'audience de la série a refroidi la Toei d'adapter le dernier chapitre des aventures de Saint Seiya. Du coup, voici un film fade, se voulant être une alternative compétente d'une durée de quarante-cinq minutes par rapport au sept chapitres du manga de Kurumada sur le sujet. Complètement tiré par les cheveux, Lucifer est pathétique, les combats contre les démons pas meilleurs et le tout ne peut aboutir qu'à une déception car le film reprend le même rythme que celui des deux premiers. La déception est double après la réussite des Guerriers d'Abel mais il est aussi facilement constatable de voir que le budget n'était absolument pas le même pour les deux productions.

Ouverture vers Zeus

Tenkai Hen : Ouverture (Saint Seiya Tenkai-hen Josô : Overture, après Hadès, 73 minutes) est le prologue au chapitre des dieux. Beaucoup plus riche techniquement, il n'en reste pas moins assez limité sur le sujet avec une histoire qui met aux prises les chevaliers de bronze face aux anges d'Artémis. Celle-ci est descendue sur Terre et propose à Athéna le choix cornélien de sauver Seiya ou rendre le pouvoir aux dieux. Après avoir choisi la deuxième option, le Sanctuaire passe sous la coupe d'Artémis dont le but secret est d'éliminer l'humanité selon la volonté des dieux. Mais Seiya et ses compagnons ne l'entendent pas de cette oreille...

Comme le dit le titre, c'est une ouverture et la fin laisse justement sur sa faim. C'est beau, c'est très bien mais l'action n'est pas omniprésente au cours de ce second long métrage et on en vient à penser que c'est un film ‘bâtard' entre soubresauts philosophiques, à propos du mythe d'Icare et de la condition homme/dieu, et combats pas glorieux. A part Seiya, les autres chevaliers ne font que des apparitions sporadiques, le temps de livrer leur combat face aux anges. Comme dans Les Guerriers d'Abel, la période de doute et de blessures prend une plus grande importance mais l'impression d'avoir affaire à une redite du meilleur film commence à faire son chemin et au final, Tenkai Hen reprend exactement les mêmes thèmes sans amélioration notable et une OST pas vraiment marquante. La fin de ce cinquième film coupe abruptement et laisse poser pas mal de questions sur la route empruntée par la suite.

En fin de compte, Saint Seiya s'est doté de plusieurs films complémentaires à la série mais qui n'apportent pas grand-chose de particulier si ce n'est d'explorer un peu plus la mythologie ancienne et donner quelques baffes de plus. A voir quand même pour tout bon fan qui se respecte...