7.5/10Sergeant Keroro - la série

/ Critique - écrit par Kei, le 30/09/2005
Notre verdict : 7.5/10 - Frogy (Fiche technique)

Tags : keroro sergent manga yoshizaki hinata terre shonen

E.T. était une grenouille

Sergeant Keroro, c'est un peu le pendant japonais de Martians, go home ! de Frederic Brown. L'idée est simple : en 2004, les aliens débarquent sur terre. Mais contrairement au livre sus cité, ils n'arrivent pas à 5 milliards, mais à cinq. Ils constituent une mission d'exploration destinée à préparer la venue du gros des troupes resté en orbite. Malheureusement, le chef de l'escouade, le sergent Keroro, se trouve mis en difficulté très vite par une famille terrienne (des pekopons, nom donné par les bestioles d'outre espace aux terriens). Il faut dire que Keroro ressemble à une grenouille géante (50 bons centimètres) avec des cheveux jaunes, ce qui ne lui facilite pas la tache et lui ôte toute crédibilité. Au vue des problèmes que risque de causer les pekopons pendant une invasion, le commandement de la flotte décide d'abandonner la troupe d'explorateurs à leur sort, sans pour autant lever leur mission...

Une série débile...

Keroro est une série basée sur une idée absurde, dans la droite lignée de son illustre prédécesseur Hare+Guu et de son moins illustre prédécesseur, Bobobo. On est tout de suite mit dans l'ambiance par le générique très enfantin, très coloré qui présente nos 5 extra terrestre préférés. Dès la première écoute, l'air rentre dans la tête et l'on se surprend à fredonner un « kero kero kero » (ce sont les seuls paroles dénuées de sens et donc compréhensibles pour un individu normal). Après cela, l'anime ne fait que raconter l'histoire d'une famille à laquelle on a greffé un nouveau membre, Keroro. On a donc au menu : des amourettes, des copains, des copines, des vacances à la mer etc... Un anime normal si on oublie la grenouille chevelue. Et oui, car cet alien, il faut le cacher, il faut le nourrir, il faut réparer ses bêtises, il faut l'empêcher de détruire le monde avec ses subordonnés, il faut lui trouver un endroit ou loger, il faut l'écouter et surtout il faut toujours avoir un oeil sur lui. Il faut dire que la seule chose qui détourne son attention de l'objectif que lui a fixé sa planète, ce sont les maquettes Gundam. Et tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes s'il était tout seul. Hélas, pour la famille qui l'a « recueilli », ce n'est pas le cas. Et son escouade est plutôt destructrice : entre la grenouille rouge psychopathe amoureuse des armes et la grenouille noire qui crache des flammes dès qu'elle s'emporte, on trouve deux autres batraciens tueurs inquiétants.

... mais menée intelligemment.

Là où Keroro se démarque de Bobobo, c'est que cette série évite l'accumulation et l'agitation permanente. Certes les scènes sont absurdes mais elles découlent « logiquement » de la présence de ces aliens débiles. Et les auteurs ont ménagé des pauses dans l'action, ce qui permet au spectateur de reposer ses zygomatiques et surtout de suivre un peu ce qui se passe. On ne saute pas du coq à l'âne en permanence et surtout les personnages ne sont pas fatiguants à regarder. Ils sont excités, il y a de l'agitation, mais au moins ils ne sont pas montés sur ressorts et ont des temps morts, pour le bonheur du spectateur. Mieux, les gags sont vraiment drôles, et surtout les auteurs intègrent régulièrement des « bonus » à la trame principale, sous forme de critique de certains phénomènes de société, ou bien de parodies d'anime. La critique est légère et est présente sous forme de gags : par exemple, le fait que les ados n'aient aucun recul sur ce que disent des animateurs radios populaires. On trouve comme cela quelques gags un peu plus critiques. Au chapitre parodie, on trouve Naruto, mais aussi Full Metal Panic

Un petit mot sur le coté technique. L'animation n'a rien de marquant, mais elle est plutôt bien faite, ce qui n'est pas un mal lorsqu'il y a beaucoup d'agitation. On remarquera tout de même l'absence des traditionnels scrolling. Question musique, les génériques sont excellents mais pendant la série on ne les remarque pas beaucoup. Mais ce n'est pas un grand mal, le principal étant tout de même le comique.

Pour finir, le générique de fin : totalement en 3D, on y voit nos 5 grenouilles se déhancher sur un dancefloor bariolé au son d'une disco ultra kitsch. Complètement débile et drôle, à l'image du reste de la série.