0.5/10Shiori & Shimiko

/ Critique - écrit par juro, le 24/10/2006
Notre verdict : 0.5/10 - "Culte" (Fiche technique)

Un argumentaire d'éditeur reflète rarement la vérité, embellit même la réalité au point que parfois l'on s'y reprend à deux fois afin de savoir si le manga a bien été lu par l'équipe du marketing avant d'être publié. Des fois, il arrive qu'un manga passe à travers les mailles du filet ou tout simplement que l'équipe n'ait pas le temps de le lire mais comme l'impression a déjà été réalisée, il faut trouver une accroche ! C'est la panique ! Vite, vite, il faut penser à Shiori & Shimiko !

Immersion rapide dans la tête du décideur : « Ah mince, panne d'inspiration... Oh bah tiens, si on faisait un jeu de mot comme une comédie occulte déjà culte au Japon ! C'est bon ça, Coco. » Oui. Sauf pour les lecteurs.

Un manga à guillotiner

Shiori & Shimiko
Shiori & Shimiko
I-no-Atama aurait tout d'une petite ville de banlieue ordinaire si elle n'était pas peuplée de toute une ribambelle de personnages grotesques autour desquels se produisent sans cesse toute sorte d'événements occultes. Les pauvres Shiori et Shimiko ne sont pas au bout de leurs émotions !

Histoires courtes. Frayeur mais surtout rires devant le ridicule des situations provoqués par un scénario venu d'une autre planète. Les personnages évoluent dans un délire sans s'en rendre compte avec Shiori la jolie et Shimiko l'intello (rime pauvre). On n'a pas connu plus stéréotypé. Et dans ce petit monde horrifique, les personnages les plus invraisemblables se sont donné rendez-vous : professionnel du suicide assisté, chat humain, insectes maléfiques, poupées animées... Une vraie poilade assortie de petites phrases et d'un ton général insensé. Pas d'histoire principale, juste un enchaînement de nouvelles avec des personnages féminins criards et manquant de jugeote.

Zzzzzzzzz...

Le premier volume du manga date de 1996 mais visiblement le trait n'a rien à voir avec aucun autre, il semble hésitant, disproportionné, plombé d'erreurs en tout genre avec un découpage classique et des personnages aux attitudes figées. Le travail ressemble à s'y méprendre à celui d'un amateur, les détails sont grotesques, à la limite de la parodie d'un manga d'horreur mais le pire reste sans doute la petite touche d'humour apportée à quelques unes des fins d'histoires. Mais le pire du pire est atteint lorsque Daijirô Morohoshi réutilise le personnage de Cthulhu tiré de l'oeuvre de H.P. Lovecraft à sa propre sauce. Horrible, affreux, à en manquer de qualificatif.

Shiori & Shimiko concentre tous les défauts en une seule et même oeuvre. Un titre qui frôle le bide. En format moyen sans une édition souple, Doki-Doki prend la tangente de la réussite. A croire presque que ce titre sert juste à étoffer leur catalogue manga... et c'est ça le plus effrayant !