2/10Stairway to Heaven

/ Critique - écrit par Kei, le 24/08/2005
Notre verdict : 2/10 - Virgin suicides on a Highway to hell (Fiche technique)

Tags : heaven stairway led zeppelin musique paris groupe

Avec un nom pompé sur une des meilleurs chansons de l'histoire du rock, il est sûr que Stairway to Heaven attire l'oeil. La deuxième chose que l'on remarque quand on voit ce manga dans un rayon, c'est le le plastique qui l'emballe : on pense immédiatement à Berserk. Serait-ce un manga sans concessions retraçant l'histoire d'un groupe mythique ? Un équivalent de Beck pour les adultes ? Je n'y tiens plus, je le sors du rayon.

C'est alors que je vois la couverture.

Stairway to Heaven
Stairway to Heaven
Et là, les choses se gâtent : un dessin moche, une police pseudo orientale immonde et en fond... des images toutes droit sorties d'une sombre édition du Kama-Sutra. La déception est à la mesure des attentes. Faisons contre mauvaise fortune bon coeur : ce n'est pas tous les jours qu'une oeuvre érotique atteint les rayons des grandes enseignes françaises. Ceci dit, la dernière en date est Step Up Love Story. On tente d'y croire, mais on part un peu défaitiste.

Chiya Minakami vient de mourir, à l'âge de 92 ans. Cette doctoresse dévoué est une sainte : elle a consacré tout son temps à ses patients. En conséquence, elle n'a jamais eu le temps de se marier, et c'est vierge qu'elle arrive au paradis. Dieu la condamne alors au Chichon Manchi : l'enfer du plaisir. A première vue, pour un enfer, l'endroit est plutôt sympathique : île paradisiaque, ciel bleu, mer transparente à perte de vue... On est bien loin des clichés habituels sur l'enfer. Surtout que notre héroïne a de nouveau vingt ans ! Certes, elle est nue, mais l'île semble déserte. Pas totalement tout de même, car elle possède une étrange faune : des animaux pénis. Pour comprendre le concept, imaginez un pénis, avec ses testicules, et deux petites ailes qui font de lui un oiseau. Et tous les animaux ou presque ont un pénis sur le front.

Ca y est, je suis mort de rire dans le rayon du magasin. Mon voisin de gauche me regarde avec l'air de « mais qui c'est ce mec ? Il a l'air bizarre et il lit un manga porno ! », celui de droite est un copain. Je lui montre. On est deux à rigoler.

Stairway to Heaven est un manga comique, sur fond de porno. C'est un peu le pendant japonais des BDs de Dany. Mais là où Dany s'emploie a faire de la BD érotique en « valorisant » les personnages, en soignant les couleurs et le dessin, Stairway to heaven reste très classique. Le dessin, tout comme la mise en page, fait vieillot et on a du mal à croire que cette série ne date que de 2002. D'ailleurs, le dessin n'a pas grand chose d'érotique : le SD omniprésent, les personnages qui passent leur temps à crier ou encore les phrases débiles (« foufounes et coucougnettes ! chichon manchi, zobzobzob ! ») décourageraient n'importe quel otaku en mal de fan service. L'intérêt de Stairway to Heaven, ce sont les gags, les situations absurdes et surtout toutes les aberrations (être vierge est considéré comme un crime) dont ce manga est rempli. En fait, l'humour est relativement proche de celui d'une série comme Ebichu, même si la forme est très différente.
Techniquement, on a déjà évoqué le dessin, qui n'est pas très beau. Le reste n'est pas très reluisant non plus : la mise en page est d'un classicisme écoeurant et les ombres quasi inexistantes. Mais comme il parait clair que Stairway to Heaven n'essaie pas de rentrer dans les annales (sans mauvais jeu de mot), ce n'est pas très gênant.

Ce qui est plus gênant, c'est le manque de diversité de ce manga. Les gags se répètent dès la fin du premier tome et l'idée commence à être moins amusante. Ceci dit, vu la taille de celui-ci (384 pages !) on pourrait presque pardonner ce problème. L'autre problème, c'est que on ne s'attache pas au manga, à son histoire, à ses personnages. On le lit, on rigole et puis c'est fini : on est vraiment loin d'être dans un manga passionnant.

Pour conclure, Stairway to Heaven est le manga qui m'aura fait le plus rire cette année, alors que la plupart de ceux qui se disent comiques arrivent difficilement a arracher plus qu'un sourire. Bien sûr, il est loin d'être parfait et n'est pas à mettre en toutes les mains à cause de son thème, mais si l'idée de voir des animaux pénis ne vous rebute pas, vous ne serez pas déçus.

L'update du siècle

Chez Krinein, on est consciencieux. La preuve : alors que cette critique ne portait que sur le premier tome, voici venir la critique des tous les tomes suivants. Une critique plutôt succinte, à l'image de l'intérêt que je porte dorénavant à la série.

Le premier tome était porno rigolo ? Les suivants seront pornos, puis papier toilette de luxe. On se doutait que la série ne resterait pas dans le comique, mais là, on a du mal à le digérer. Exit les animaux bizarres et rigolos (et gigolos aussi un peu), out le comique. Voici venu l'ère de la baise en série, celle des perversités, celle du porno bas de gamme. Le ton se dégrade très fortement dans le tome 2, qui ne mérite plus qu'un 1/10. Les deux derniers ne méritent que 0 tant ils sont mauvais, racoleurs, et dégoutants. On a du mal à comprendre pourquoi l'auteur est sorti du genre rigolo : son dessin et moche et on voit difficilement qui pourrait être excité sur ces dessins tous plus laids les uns que les autres.

Voilà la sentence : une moyenne de (7+1+0+0)/4 = 2. Fin de l'histoire, circulez. Et ne lisez pas Stairway to heaven ! Sous aucun prétexte !