6.5/10Suzuka - le manga

/ Critique - écrit par juro, le 17/06/2007
Notre verdict : 6.5/10 - Barre stable (Fiche technique)

Tags : suzuka manga tome seo yamato kouji shonen

Une comédie romantique sensiblement différente des autres car emballé dans un drame donnant une saveur nouvelle au genre...

Dans sa grande lignée de promoteur de shônen à vertu comédie romantique, Pika se dote d’un fleuron du genre avec Suzuka, relevant la moyenne faible des dernières nouveautés de la catégorie (Psychic Academy). Le manga de Kouji Seo arrive avec une réputation flatteuse mais la question qui se pose est évidente : qu’est-ce qui différencie Suzuka d’un autre manga de genre ? Réponse dans ce qui suit…

Esprit de Love Hina, es-tu là ?

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Suzuka, c'est elle ! (c) PIKA
Yamato Akitsuki, 15 ans, quitte sa campagne natale pour entrer dans un lycée à Tokyo. Il va chez sa tante, propriétaire d’un bain public… C’est une nouvelle vie très ordinaire qui doit commencer pour lui, sauf que sa tante est également propriétaire d’une résidence pour jeunes filles… dans laquelle il va devoir loger ! Un adolescent habitant seul dans un lieu interdit aux hommes ! Comment voulez-vous qu’il ne se passe de choses extraordinaires ?!

Une de plus ! L’écueil inévitable est de placer la série en compétition directe avec Love Hina. Un garçon dans une pension destiné aux filles, ce ne serait pas une repompe intégrale du manga injustement surestimé de Ken Akamatsu ? Voilà une comédie romantique s’annonçant comme toutes les autres : convenue, à rallonge, insipide… Et bien non ! Suzuka ressemble plutôt à Plaire à Tout Prix par son ton dramatique avec un humour évitant de tomber dans les pièges évident de la resucée pure et dure. Sans innover, le manga se montre plutôt plaisant, avec des personnages hauts en couleur, répondant aux carcans du genre. Toutefois, ces mêmes personnages créent des paires aimantées, elles s’attirent autant qu’elles se repoussent. Ce constat marche autant pour les protagonistes totalement antagonistes que les personnages secondaires. Pourtant, au-delà de l’aspect de la comédie romantique, le thème dramatique prend une dimension plus importante dans Suzuka. Le ton en est radicalement différent, prenant un chemin plus torturé, explorant de fond en comble la personnalité de Suzuka.

Suzuka GP

Les portraits des personnages restent peu conséquents, les caractères s’opposant avec force autour de situations de la vie de tous les jours tournant en véritable situation à imbroglio bourrés de quiproquo en tout genre, de coup de coeur et de relations amoureuses difficiles à gérer... Le sport et le saut en hauteur ne sont que des prétextes montrant les difficultés de l’héroïne à se dépasser. Peine et joie vont de pair dans la vie et le sport et progressivement, l’athlétisme va recouvrir une place importante dans le manga. Suzuka ne déborde pas d’humour mais son scénario prend une ampleur grandiose avec plusieurs thèmes rares abordés comme la disparition d’un être cher et le renouveau d’une relation suite à cela. Néanmoins, difficile de ne pas trouver de ficelles les moins créatives possibles avec des scènes propres au drama school, manquant d’originalité et d’une mise en scène subtile. Les chapitres successifs débouchent sur des dénouements mi-figue mi-raisin mais toujours avec un progrès scénaristique.

Peu de scènes ecchi à déplorer, c’est déjà un bon point. Mais Kouji Seo possède une plume affûté pour attirer les yeux vers d’autres bons moments. Suzuka bénéficie d’un traitement graphique valorisé par de larges retouches numériques. Le chara design est propre à celui de la comédie romantique mais l’ensemble se révèle assez flatteur avec des planches nettes et sans bavure, pas trop surchargées et découpées avec parcimonie. Bref, pas de surenchère graphique pour compenser le manque ! Très bon point !

Suzuka ne provoque pas de marasme mais se révèle comme un bon manga de genre, plus évolué que ses prédécesseurs avec une intrigue tenant suffisamment en haleine pour ne pas faire piquer du nez. Le côté sportif mis en parallèle de l’histoire contribue à donner un atout supplémentaire à l’œuvre. Et finalement, Suzuka se montre comme une curiosité intéressante à feuilleter…