7.5/10Wilderness

/ Critique - écrit par juro, le 23/01/2008
Notre verdict : 7.5/10 - Wild Wild West (Fiche technique)

Tags : wilderness nature sauvage abel weller chien anglais

Des flingues, des cascades, des flingues, des mafieux, des flingues, des flics, des flingues, des losers et des flingues.

Aïe aïe aïe... Quand Pika sort le grand jeu au niveau seinen, ça donne Wilderness avec ses flingues reluisants, ses balles transperçant la chair et ses kilos de rebondissements à la pelle. Akihiro Ito ne restait pas dans nos mémoires avec Geobreeders mais il touche cette fois-ci au but en enlevant ses clichés nauséabonds et ses explosions à gogo pour offrir un thriller des plus agréables. Mafieux, flics et au milieu une triplette de personnages au passé trouble réglant leurs problèmes de la seule et unique façon respectable aux pays des cow-boys...

Give me freak

Wilderness (c) Pika
Wilderness (c) Pika
Une grande banque est attaquée par un commando armé. Le parrain de cette opération est Broughton. L'équipe est bien rôdée, parmi les membres, Takashi Séruma, un japonais recruté pour ses talents d'informaticien. Lui n'a pas le choix. Sa copine doit de l'argent à Broughton. Et sa participation est sa seule solution pour effacer la dette... Mais il y a un traître dans le groupe. Des armes à feu, une course-poursuite au Mexique, des cascades dignes de John Woo, Wilderness nous entraîne dans l'univers sombre de la mafia de Los Angeles, la cité des anges.

Un premier volume époustouflant rempli d'action à couper le souffle et puis l'étau se desserre un peu, un peu et un encore un peu la suite tout en restant très largement au-dessus de la moyenne avec une gestion du scénario très inspiré des films américains. Mais Akihiro Ito reste tout de même loin de l'intensité de Monster. Juste un gros actioner bien mené sur le sol américain rappelant la scène d'intro de Breaking News ou d'autres de Desperado et Die Hard. Ceci tiendrait pour une bonne comparaison tellement le titre démarre sur les chapeaux de roue avec des chassés croisés entre les personnages principaux jusqu'à la scène forte de l'hôtel. L'auteur a bien compris comment faire monter l'intensité au maximum en donnant une fenêtre d'expression à tous les clans : mafieux, mercenaires, flics et pourchassés tiennent le haut du pavé l'espace de quelques pages avant de passer au suivant... A ce titre, le titre rappelle les meilleurs moments de ceux d'Urasawa et de Banana Fish.

Mensonges et trahisons

Néanmoins, l'auteur explore beaucoup moins en profondeur la psychologie des personnages qui restent grandement confondus dans des portraits carrés et sans surprise. En dépit de quelques grosses ficelles à la 24h, Wilderness se montre agréablement convaincant du fait de son action permanente, ses multiples points de vue sur l'histoire et son ton très thriller rarement utilisé à bon escient dans le monde du manga (à quelques exceptions près). Le background des personnages ne demeure pas forcément la meilleure solution pour passionner le lecteur mais l'auteur le diffuse pour agrémenter justement son scénario, faisant entrer progressivement les personnages puissants sur des coups de théâtre bienvenue. Ceci dit, le titre se confine dans le seul et unique style du « pan pan boum boum » mais Ito sait ce qu'il fait et il le fait bien.

Si vous avez lu son précédent titre, l'auteur réutilise son trait classique mais avec amélioration dans la gestion des scènes d'action. Ce n'est pas spécialement attrayant visuellement. Mais cela est beaucoup mieux mis en valeur que dans Geobredders surtout que le passage au seinen fait disparaître toute traces de SD débilisant (ou presque) pour donner une force supplémentaire au manga. Les sourcils proéminents des personnages font tout de même peine à voir sur certaines phases mais le découpage rend justice aux efforts de l'auteur et aux rebondissements crées par de spectaculaires mises en valeur de scènes intenses.

C'est la fête au flinguage. Wilderness se pare d'un scénario pop corn de course poursuite simple mais efficace pour obtenir l'une des meilleures surprises de ces derniers temps. Les couvertures parlent d'elles-mêmes, la scénario aussi. Ito ne nous cache rien sauf la fin...