5.5/10Yongbi

/ Critique - écrit par juro, le 10/03/2005
Notre verdict : 5.5/10 - Corée-ction au bâton (Fiche technique)

Tags : yongbi tome jung manga hoo moon stock

Si vous n'en pouvez plus du manga, passez au manhwa ! Et pour un pur divertissement pensez à Yongbi... ou pas ! Dans la lignée des titres de Tokebi voués à être consommer en un clin d'oeil pour le meilleur et pour le pire (High School, Les Bijoux), celui-ci trouvera sa place dans la mangathèque. Il ne faut pas chercher très loin un peu de bon sens dans un titre qui enchaîne scénario minimaliste et dessin assez classique. On n'en attend pas grand-chose, on a bien raison... mais les surprises viennent parfois égayer ce récit épique avec un humour gras mais amusant. Yongbi ou les pitreries d'un radin sur la route d'un fabuleux trésor, une histoire peu originale signé Jung Hoo Moon.

Et si on jouait à cékileplukon ?

Yongbi
Yongbi
Jeune mais déjà expérimenté, Yongbi est un chasseur de primes spécialisé dans la traque des grosses crapules semant la terreur au beau milieu de la Corée d'antan. Le chaos régnant, il ne peut compter que sur lui-même, son bâton et son fidèle destrier Biryong. Motivé avant tout par l'alcool et l'argent, son visage bonhomme cache un maître guerrier dont les secrets s'accumulent au fil des volumes. Son incapacité à rester sérieux ou intelligent (au choix) plus de cinq secondes dépasse l'entendement, et que dire de sa monture qui le lui rend puissance 10... C'est donc une surprise de le voir capturer Gu Hui, roi du Tchejon et chef de la bande des serpents noirs, aussi terrifiant qu'abruti. Ici, l'acceptation de la défaite n'existe pas et les deux hommes se font crasse sur crasse pour reprendre tout à tour le contrôle de la situation. Jusqu'à ce qu'ils sauvent un jeune garçon, détenteur d'un médaillon, première pièce d'une énigme permettant découvrir l'emplacement d'un palais légendaire...

Le scénario fond comme neige au soleil après quatre ou cinq volumes et pourtant Yongbi s'est terminé au bout de vingt-trois volumes. Par quel miracle le mangaka a-t-il exploité le filon aussi longtemps ? Réponse : essentiellement grâce aux situations comiques incongrues qui ponctuent avec plein de non sens des phases scénaristiques mal engagées qui font un peu oublier la faiblesse principale du titre. Mieux vaut le dire immédiatement, il y a bonne vanne et blagounette et de ce point de vue, Yongbi ne vole pas plus haut que la blagounette de bas étage. Néanmoins, l'humour tombe dans l'inattendu pour un shônen, parfois même aux limites de la scatologie. Chaque volume a son lot de grosses bêtises (pour rester poli). Le délire est ambiant, tous les personnages (méchants inclus) sont vraiment trop tordus. Pour l'intrigue, repassez une autre fois...

La course au trésor

Le seul intérêt de Yongbi est de suivre l'évolution de l'ensemble des personnages dans la quête au trésor qui met tout de même dix bons volumes à se lancer totalement. L'histoire n'est pas centrée uniquement sur les personnages de départ et on découvre d'autres portraits de dingues tous plus tarés les uns que les autres. Dans ce tas d'immondices dénués de cerveau, les trois premiers tiennent la barre haute et on en vient souvent à se demander s'ils ne font pas un concours pour savoir à qui mieux-mieux fera la plus grosse connerie (pardon, ça m'a échappé).

Si certaines très belles illustrations de jaquettes pourraient laisser penser le contraire, les débuts du dessin sont très moyens avec un trait très limite et un encrage surabondant mais Jung Hoo Moon a le mérite de s'améliorer au fur et à mesure pour revenir à un niveau plus conforme. Sans être exceptionnelles, les scènes de combat ne font pas trop fouillis et on suit les combats entre différents protagonistes aisément. Le manhwaga use et abuse du SD, à peu près toutes les deux cases, ce qui ne contribue pas à faire progresser un tant soit peu l'intrigue qui reste bloquée pendant de longs volumes sur ses premiers éléments. Question édition, pas de miracle non plus, l'éditeur publie un manhwa dans la lignée des précédents.

Un shônen léger qui se consomme rapidement sans qu'il soit possible de lui reprocher son manque de qualité tellement la différence est positive entre les premiers volumes et sa suite. Au final, Yongbi ne passionnera pas les foules mais reste un petit moment de lecture pour passer le temps.